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'''« Vous n'avez pas le droit de me priver de sa présence.. Elle est tout ce que j'ai.. »'''
 
'''« Vous n'avez pas le droit de me priver de sa présence.. Elle est tout ce que j'ai.. »'''
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<p style="text-align:right;">''[[Et tout changea|Chapitre précédent]] / -''</p>

Version du 21 juin 2015 à 13:19

C'était une belle journée. Le soleil brillait haut dans les cieux, parfois dissimulé derrière la cime des arbres bleus, qui projetaient alors leurs ombres gigantesques sur le sol vallonné. Au loin, on pouvait entendre un couple d'aigles crier au zénith. «Monte encore plus haut !» semblaient-ils lui dire.
Et alors que tout semblait calme, paisible et agréable, un malaise pouvait se faire ressentir dans le coeur du rôdeur. Bien que l'environnement lui permette d'être calme, il commençait à devenir nerveux, angoissé. Il arpentait le Sanctuaire de long en large, mains croisées dans le bas de son dos, dos vouté, maugréant contre lui-même.

« Elle n'a pu disparaître comme ça ! Il y'a forcément une explication ! Les chasseurs ont-ils vus ou trouvés quelque-chose ? » s'exclama-t-il en redressant son attention vers un Capitaine de la Garde forestière, qui attendait, droit, lance à la main.

« Rien, Seigneur.. Nous avons fouillés les bois à sa recherche, nous n'avons rien trouvés.. » répondit l'archer, baissant la tête alors qu'il s'adressait au Rôdeur-patriarche.

« Bon sang... Comment une Elfe aux yeux bleus, vêtue de rouge, peut-être disparaître ainsi au sein de nos propres forêts.. Continuez les recherches ! Vous n'abandonnerez que lorsque j'en donnerais l'ordre ! » commanda Shalimar, gesticulant, agacé par le fait d'être impuissant. Il faut dire que le personnage détestait se sentir impuissant et faible face à quelque-chose..

Il enfila rapidement sa cape, attrapa son arc et son carquois, avant de s'élancer au dehors du lieu de culte, sa louve, Blanche-patte, sur ses talons. Il traversa rapidement la distance qui le séparait de l'orée des bois, avant de s'y enfoncer vivement.
Pendant plusieurs heures, il tenta de trouver une trace quelconque qui le mènerait sur la piste de sa femme. Alors qu'il essayait de repérer des empreintes de pas, la louve reniflait les herbes, les sentiers, dans l'espoir de tomber sur son odeur. Rien, aucune piste.

« Que les Neuf me viennent en aide, ce n'est pas possible.. Comment a-t'elle pu disparaître sans que personne ne s'en rende compte ?.. » se plaignait Shalimar, qui commençait à perdre peu à peu espoir. Il dirigea son regard orageux sur les environs, avant de s'arrêter sur la ligne d'horizon argenté qui s'étendait peu à peu, le soleil descendant vers le sol.

« Il va faire nuit, ma grande.. Rentrons, nous continuerons demain. » Lançant un regard las en direction de la louve, qui remuait la queue, oreilles dressées, sans vraiment comprendre ce que l'homme lui disait. Puis, ils rentrèrent tout deux au Sanctuaire, le rôdeur passant la nuit à observer l'orée de la forêt.

« Reviens.. »


* * * *


Au petit matin, le rôdeur était toujours debout près de l'ouverture du mur. Ses prunelles fatiguées reflétaient les flammes de l'aube naissant, annonçant le départ d'une nouvelle chasse, pour retrouver l'Enfant Perdue.

Le rôdeur prit rapidement ses affaires, et s'enroula dans sa cape, son paquetage sur son épaule droite, ainsi qu'une besace dans laquelle il avait rangé de quoi se nourrir. Sifflant la louve, qui s'étira faiblement avant de se redresser pour suivre le garçon, il sortit du Sanctuaire pour affronter le froid du dehors, ses traits se renfrognant aussitôt.

« Allons voir du côté Nord... Peut-être aurons-nous plus de chance là-haut...» dit-il pour lui même, gratifiant la blanche louve d'une caresse avant de se mettre en route.

Le long de la route, le garçon resta silencieux, fermé dans un maelstrom de pensées toutes plus sombres les unes des autres. Adérose était-elle morte ? Avait-on mis fin à sa vie, avant d'emporter son corps ? Son cœur se serra à cette simple pensée, l'homme échappant un gémissement d'horreur. Non, il ne pouvait s'y résoudre. Elle était toujours en vie, il en était persuadé !

Il continua d'errer jusqu'au Nord du pays, ce qui lui pris bien jusqu'au midi. Là, il s'arrêta non-loin du chemin qui menait à la Grottes aux Murmures, se sustentant de la miche de pain et la gourde de Potion revigorante qu'il avait emporté avec lui. Soupirant longuement à la fin de son maigre repas, le jeune archer darda les alentours d'une oeillade avisée cherchant quelconque indice.

Et alors qu'il allait se redresser, un détail attira son attention. Dans le soleil du zénith, on distinguait un reflet argenté, parmi les hautes herbes un peu plus loin à l'écart du sentier. D'un pas vif, le rôdeur s'élança, la louve derrière lui, pour s'approcher de l'objet brillant. Il se baissa pour l'inspecter, et fronça les sourcils.

« Une dague ? Qu'est-ce que ça signifie ? » s'interrogea-t-il en observant les environs.

Il ne sentait rien, et la louve n'en menait pas plus large. Ne flairant pas la moindre odeur, le blanc animal geignait faiblement, tournant en rond, nerveux. L'héritier se releva et d'un geste de rage, envoya la dague se ficher dans un arbre plus loin, son mouvement accompagnant un cri de rage intense. Il s'en déchira la voix, retombant à genoux, les poings serrés devant-lui.

La rage finit par céder la place à la tristesse, et il fondit en larmes, les bras retombant contre l'herbe verdoyante sur laquelle il était effondré.

« Vous n'avez pas le droit de me priver de sa présence.. Elle est tout ce que j'ai.. »


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